Les textes de l'âme en mémo

Poème et voix / Valérie Holozet

Composition / Christophe Le Van

J’ai mis mon âme en poche, 

de travers, en Gavroche

et revêtu l’habit

que l’on a pour la vie.

J’ai déguisé mes yeux, 

masqué mes rêves et Dieu,

joué la comédie

pour un nom, pour un oui.

J’ai voulu dire sans voix

les mêmes mots cent fois,

répété des prénoms

qui n’avaient pas de noms.

J’ai partagé mon cœur

plus d’une fois en deux

et gagné les erreurs

qui raturent les vœux.

J’ai harnaché ma peur, 

j’ai panaché des fleurs

pour noyer mes désirs 

en apnée d’un sourire.

J’ai haï quelquefois

lorsqu’il fallait aimer,

je ne sais pas pourquoi, 

c’est ainsi qu’il fallait…

Christophe Le Van / Basse

Philippe Le Van / Batterie

Théo Le Van / Claviers

Poème et voix / Valérie Holozet      

Composition / Arrangement / Théo Le Van

Elle est venue un soir en vacances, pour voir

ces lumières dans le noir, dans cet endroit bizarre.

Elle avait dans les yeux, des éclats de ciel bleu,

un sourire d’image, la peau dorée des plages.

Il était là déjà, pour surveiller sa proie.

Il lui a dit bonsoir, l’invitant à s’assoir.

Dans cette vapeur de bruit, ils ont parlé et ri

du temps et de la pluie, autour d’un Daiquiri.

Autour d’eux il y avait :

Des amants venimeux, les yeux mouillés de feu.

Des coincés silencieux et des bloqués peureux,

puis des hommes pervers aux grimaces amères.

Des nymphettes frivoles, la peau fardée d’alcool.

Des jeunes inoffensifs qui viennent user leurs griffes

sur les murs de la nuit, débauchés par l’ennui.

Des fauchés anémiés et des riches épiés.

Des blondes démodées, des brunes modelées.

Des filles qui ont tout et celles qui n’ont rien,

puis des ridés jaloux qui ressoudent des liens.

Des baroudeurs loufoques, sortis d’une autre époque.

Des danseurs délurés, des hystériques hués,

des guignols qui s’affolent et du temps qui s’envole…

Il avait cette allure qui donne aux âmes pures

et aux femmes trop mûres, des envies de censure.

Cette beauté qui s’échange, ce charme qui dérange,

cette rémission du temps, ce trop-plein de vingt ans.

Elle pensait que peut-être il ferait disparaître

ces cascadeurs de vie, ces pensionnaires de nuit.

Il voulait la séduire, en ne sachant quoi dire.

Ce maître était élève, une poussière de rêve.

Soudain, elle l’a trouvé d’une beauté vulgaire,

il n’avait apporté que les mots pour se taire.

L’apparence n’est pas le reflet de nos cœurs, 

il n’est pas si facile de trouver le bonheur.

Quand la nuit voit le jour sous de fausses lumières, 

les bourreaux de l’amour viennent jeter des pierres 

qui poussent lentement sur les tiges du temps, 

alors on perd les mots et le cœur devient faux.

Théo Le Van / Claviers

Poème et voix / Valérie Holozet     

Composition / Christophe Le Van

Il pleut, à chaudes larmes, 

le cœur au bord des armes

quand j’écris des mots

chargés de gouttes d’eau. 

Il pleut de l’eau en flammes, 

et le souffle de l’âme

ajuste les accords, tirés du piano.

L’eau délie l’âme et les mots, 

qui s’allument comme des halos,

l’eau dilue, délie les vers en litho,

pour t’offrir un tableau de mots d’âme,

en mes mots…

Il pleut de l’eau qui s’arme, 

le cœur au bord des larmes

et, j’appuie sur la gâchette du stylo. 

Il pleut à perdre l’âme, 

et je souffle la flamme

expirant des mots peints en bleu, indigo.

L’eau délie l’âme et les mots, 

de ma plume, comme des échos, 

l’eau dilue délie les vers, au tempo 

pour t’offrir des notes de mots d’âme, en mes maux.

Christophe Le Van / Basse     

Philippe Le Van / Batterie     

Théo Le Van / Claviers

Poème et voix / Valérie Holozet

Composition / Christophe Le Van    

Suspendre ton regard au fil de mes pensées,

Tu me vois, je le sais, mais pas encore assez,

les fils sont si fragiles et mon bonheur t’ébauche,

de ton amour pour moi, je fais lettre d’embauche.

Veux-tu un peu du cœur fabriqué pour le tien ?

Je t’offre mes demains, les prendras tu en mains ?

J’imagine plus bleu le ciel vu de tes yeux,

c’est tellement difficile de se sentir heureux.

J’ai rangé tous les mots que l’on dit quand on aime,

ces questions mal posées, ces réponses sans thème.

Toi tu es tous mes vous, mes pages et mon histoire,

mon singulier tabou, mon reflet dans le noir.

Au bord de mon silence, quand le soir est pénombre,

une lueur me pousse vers ta voie et je sombre.

Dans mes rêves secrets, mon présent t’inaugure,

d’un mirage tu nais en cet instant futur.

Quand l’âme transparaît, inaudible, insonore,

j’affabule et j’invente de belles métaphores.

Une onde d’un seul geste tend ma paume au papier,

je ne peux que décrire, t’écrire à m’y noyer.

Et de mes vagues à larmes, j’égoutte enfin les mots.

Par ma dictée j’appelle les anges de là-haut,

pour que le noir du ciel éclairé sous la lune,

me serve d’encrier pour te mettre à la une.

Théo Le Van / Piano

Composition / Piano / Théo Le Van

Poème et voix / Valérie Holozet

Composition / Christophe Le Van

A L’heure du chant des hirondelles

lorsque l’azur est bleu, pastel

quand les arômes se révèlent

au vent, qui souffle, pêle-mêle;

à l’ombre des pins qui chancellent 

j’entends le chant de ton appel 

et de consonnes en voyelles

je te rejoins sous la tonnelle.

À l’heure du temps qui donne des ailes, 

je me jette dans l’aquarelle,

Comme un jeton dans la marelle

avec toi, jusqu’au toit du ciel.

Tous deux étendus, parallèles,

quand tout ton  corps me ficelle,

il n’y a plus, ni d’il ni d’elle,

juste des lignes essentielles.

À l’heure du chant des hirondelles,

le temps passe sous la tonnelle...

Quelques nuages en ombrelles

dessinent des bouquets d’étincelles ;

et dans tes yeux couleur de miel,

je vois passer un arc-en-ciel.

Lorsque le cœur est au pluriel,

l’amour s’envole, à tire d’ailes…

Christophe Le Van / Basse

Philippe Le Van / Batterie

Théo Le Van / Claviers

Poème et voix / Valérie Holozet     

Composition / Christophe Le Van

Ma maman, ma lumière et mon arbre de vie,

Ma maman est partie en fin d’après-midi.

Elle était mon soleil, ma joie, toute ma vie,

Ma maman est partie là-haut dans l’infini ;

Plus un mot, plus un geste ne sera aussi beau...

Où est-elle à présent, si présent il y a ?

Me reste la douleur, l’avenir au-delà...

La croyance est intacte, mais quelle manque de tact

D’arrêter tout contact quand sonne le tic-tac.

Pourquoi doit-on partir, se séparer pour rien ?

Laisser ceux que l’on aime dans ce dur quotidien ?

Qui suis-je à présent, sans sa voix et ses pas ?

Il me reste l’avant et l’après dans la foi...

Souffrir pour seule rester, suivre le temps qui passe,

Demeurer dans l’amour et refaire surface...

Il me reste à gravir ces échelons de vie 

Pour partir moi aussi et tomber dans l’oubli. 

Et je reste ainsi là, en pensant à demain, 

Ne sachant plus que faire pour gommer mon chagrin.

Effacer ma mémoire, ne plus penser à rien,

Dormir, manger et boire et vivre trois fois rien,

Puis sourire à nouveau pour enfin retrouver 

Un sens à la vie...

Ma maman, ma lumière et mon arbre de vie,

Ma maman est partie en fin d’après-midi.

Elle était mon soleil, ma joie toute ma vie,

Ma maman est partie là-haut dans l’infini ;

Plus un mot, plus un geste ne sera aussi beau.

Ma maman est partie d’un souffle tout là-haut...

Christophe Le Van / Basse

Théo Le Van / Claviers